Je n’ai jamais cru au mythe de l’écrivain possédé par son génie, qui crée sans un travail acharné et laborieux. Néanmoins, mon travail de romancière me fait aussi vivre des états de flow troublants qui me font douter…
Comment expliquer ces moments d’épiphanie où je sens sur quoi doit porter mon prochain roman, ces bribes de semi-conscience au réveil où un personnage trouve sa raison d’être, cette transe qui me prend quand j’écris mon premier jet, cette impression étrange d’avoir déjà rencontré mes personnages…
J’ai expliqué comment mon inspiration me vient des lieux que j’aime, des sujets qui me touchent dans ma vie personnelle, même s’ils s’entrecroisent toujours avec la fiction que j’écris.
Au début, je pensais que j’arrêterais rapidement d’écrire, à épuisement de ces lieux, de ces sujets. Mais plus j’avance dans ce parcours d’écriture et plus ils surgissent, comme si j’avais ouvert une boîte sans fond.
Je pense que si je n’éprouvais pas ce flow au moment du premier jet, je n’arriverai pas à écrire. J’aurai trop la pression de rater. C’est ce que j’explique aux participants de mes ateliers, il faut écrire le premier jet sans réfléchir, sans se relire, sans se juger, sans douter, sinon c’est trop difficile de se lancer.
Ce moment en équilibre, fragile, du premier jet est un peu effrayant pour une personne comme moi qui ne croit que dans le travail. Car contrairement au travail, rien ne me dit qu’il surviendra encore.
Je préfère les heures qui le précèdent quand je m’acharne sur l’organisation des chapitres, la cohérence narrative, les relations entre les personnages, et les longues heures qui le suivent, quand je relis, retire, amplifie et corrige sans relâche chaque phrase, pour restituer au plus près la sensation, l’émotion que je souhaite retranscrire avec les mots qui me semblent les plus justes.
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Perdue dans les Bois Noirs
Un étang au milieu des Bois-Noirs. Le corps d’une jeune fille noyée. Un secret familial enfoui depuis plus de trente ans qui remonte à la surface. Face au danger qui rôde, un père et sa fille parviendront-ils à se reconstruire et à se reconnecter?
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