Pendant des années, j’ai laissé l’écriture en parallèle de ma vie, rangé mes textes dans des tiroirs. Je me suis passionnée pour mon métier de professeure de lettres. J’ai animé de nombreux ateliers d’écriture et publié les textes de mes élèves.
Je pensais que faire écrire les autres, les accompagner dans l’écriture était ma voie. Jusqu’au jour où j’ai eu un déclic. J’ai eu besoin d’explorer ma propre voix. Je me suis « auteurisée » à écrire pour les autres.
Dans cette partie, je vous propose mon journal de création, mes secrets d’autrice et mes sources d’inspiration en images.
N’hésitez pas à me contacter pour parler d’écriture, je réponds à tous mes messages…

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Interview
D’où vous vient votre inspiration ?
Des lieux de ma vie. Les villes où j’ai vécu, les forêts que j’ai traversées.
Pour Perdue dans les bois-Noirs, mon premier roman, je me promenais dans la forêt, seule, en plein second confinement. J’étais au bord d’un étang, les herbes s’entrelaçaient à la rive. J’ai eu une vision : et si le corps d’une jeune fille noyée se trouvait là… Mon imagination a galopé, s’est mêlée à des souvenirs d’enfance et l’histoire a commencé à se construire, en lien avec les questionnements qui m’habitaient à ce moment-là : comment être parent d’un ado ? comment renouer avec la nature ?
« Je sais que tu mens » se passe à Vancouver…
J’ai passé trois ans de ma vie au bord du Pacifique, dans cette ville incroyable à la frontière entre mer et montagne. Un lieu à la lumière changeante, aux sombres forêts de cèdres rouges, aux sommets qui offrent des vues sublimes sur la baie. Le cadre idéal pour un thriller…
Quels sont vos prochains projets ?
Au début, je pensais écrire des romans uniques. Mais mon imagination s’est s’infiltrée dans les blancs de chacun de mes deux premiers polars et de nouvelles histoires ont commencé à émerger… Il ne s’agira pas de suites à proprement parler mais plutôt de romans centrés sur des personnages secondaires qui n’ont pas tout dit…
Quels livres vous inspirent ?
J’aime les polars engagés et les thrillers psychologiques intenses. Mais je suis aussi très sensible à l’écriture poétique de la nature et aux drames qui travaillent la résilience.
Quel serait votre lecteur idéal ?
Mon objectif est d’écrire pour toutes les générations. Je recherche la fluidité et la tension du thriller, tout en soignant la psychologie des personnages sur lesquels repose l’action.
Écrivez-vous depuis longtemps ?
J’ai toujours écrit dans les genres que je lisais… Adulte, j’ai écrit plusieurs romans que j’ai laissés dans un tiroir… Durant une vingtaine d’années, j’ai aussi fait écrire mes élèves. Plus de 70 livres, dans tous les genres… J’ai corrigé et auto-édité leurs textes. Un travail passionnant !
Quel a été le déclic pour vous faire publier ?
Un jour, un élève m’a interpellée : « Et vous, Madame, vous écrivez ? » Il avait l’air certain que j’écrivais, presque plus que moi ! Cela m’a fait réfléchir. Je pense que mes études de lettres m’ont complexée pendant des années.
Comment construisez-vous vos polars ?
C’est une question qu’on me pose souvent. Pour mes deux premiers romans, j’ai construit en même temps l’intrigue et la structure narrative. J’avais une idée de la trame générale et en écrivant le chapitrage, tout a pris sa place. Au moment de l’écriture, ce sont les personnages qui ont enrichi l’histoire, l’ont nourrie. Comme si c’étaient eux qui décidaient… C’est très troublant…
Pourquoi écrivez-vous des polars ?
J’aime le polar parce qu’il met les personnages dans des situations d’urgence, de crise où ils se révèlent. Ce qui m’importe, c’est moins le crime ou sa résolution que l’évolution de mes personnages. J’aime aussi qu’il offre aux lecteurs la position de l’enquêteur, ce que devrait toujours être la lecture… Je pense à mes élèves petits lecteurs qui aiment être pris par l’histoire, le suspense qui en découle. C’est aussi ça que je cherche, cette envie irrépressible de tourner les pages…
Le côté sombre du polar ne vous attire pas ?
Si, bien sûr, j’aime aussi plonger dans la noirceur de l’âme humaine, comprendre pourquoi et comment le mal peut advenir. Mais pas pour faire passer un message manichéen, plutôt pour représenter la complexité du monde. Je souhaite que mes romans soient avant tout humanistes. Même si mon prochain polar est plus sombre que les deux précédents…
Comment vos polars peuvent-ils être feel-good ?
Oui, cela paraît impossible ! Je n’ai pas cherché à écrire du feel-good. Juste des romans humanistes. Ce terme anglophone ne désigne pas uniquement les romans positifs mais aussi les livres qui racontent comment les épreuves peuvent donner du sens à une vie, comment la résilience peut opérer après le drame. Ces questionnements me passionnent…
Avez-vous envie d’écrire un jour dans d’autres genres que le polar ?
Oui, j’aime découvrir de nouveaux horizons. J’écris ce que je dois écrire, ce qui m’est nécessaire, sans réfléchir à l’avance au genre du roman qui se dessine petit à petit… Peu importe si cela ne correspond pas à la mode du moment ! J’ai déjà en tête plusieurs autres projets qui ne rentreront peut-être pas dans la case du polar ou du thriller, et peut-être même dans aucune case précise. Mixer les genres, jouer sur leurs codes tout en gardant ma part de liberté, je ne m’interdis rien. Pour moi, le défi le plus énorme serait sans doute d’écrire une pièce de théâtre ou un scénario. J’espère aussi un jour oser écrire des textes plus personnels…