Quand Perdue dans les Bois Noirs a été publié, je pensais qu’il plairait aux personnes en âge d’avoir des ados à la maison, ou aux générations au-dessus. En effet, mes bêta-lecteurs appartenaient plutôt à ces tranches d’âge. Je ne pensais pas que mon roman puisse être transgénérationnel…
Même si j’aimais ce genre de livres étant jeune, je ne pensais que pas que les histoires de famille puissent plaire aux ados d’aujourd’hui. J’avais vendu quelques livres à des lecteurs jeunes en salon, mais sans grande conviction…
Jusqu’au jour où une enseignante m’a proposé d’animer un atelier d’écriture avec sa classe de seconde. A la suite de notre première rencontre, ses élèves ont écrit des carnets de lecteur qu’ils m’ont envoyés en m’autorisant à les publier.
A leur lecture, j’ai réalisé que ces lycéens s’étaient retrouvés dans mon histoire, qu’elle leur avait parlé… Ils étaient particulièrement sensibles au personnage de Lucie, la jeune fille de dix-sept ans, qui n’arrive pas à communiquer avec son père.
Mais au-delà de l’histoire et des personnages, ils avaient été touchés par l’écriture, le style. Je préfère leur laisser la parole:
« Grâce à ce livre, j’ai découvert l’art de l’écriture, comment on pouvait faire passer des émotions et en ressentir en utilisant des mots et une ponctuation bien précise. En effet, je trouve qu’Erika Navilles a parfaitement réussi à instaurer un climat d’angoisse, surtout quand Lucie est perdue dans les Bois Noirs. Je me suis vraiment sentie oppressée comme si j’étais Lucie et je trouve ça fou de pouvoir susciter cette impression chez le lecteur seulement en écrivant. » (Rose)
Quand j’ai écrit, j’ai tout fait pour rendre le style si fluide que le lecteur pourrait vivre l’histoire en immersion, tout en se construisant sa propre image mentale…
J’avais découvert avec émotion les avis de lecteurs qui avaient revécu à la lecture de mon roman des souvenirs d’enfance qui allaient parfois au-delà de ce que je pensais avoir écrit.
Certains grands lecteurs trouveront que mon style est trop simple, presque trop fluide, mais je n’en ai pas honte. C’est au contraire pour moi une grande fierté d’avoir pu faire ressentir des émotions aussi intenses à de jeunes lycéens. Ils m’ont rappelé la lectrice passionnée que j’étais plus jeune…
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