Qui a dit que les lycéens n’aimaient pas lire ou n’étaient pas intéressés par l’écriture?
Après notre belle rencontre du 14 novembre dernier, les élèves de seconde de Mme Jollès du lycée Rabelais de Meudon ont écrit sur leur carnet de lecteur des textes pour donner leurs impressions sur Perdue dans les Bois Noirs et sur notre échange. J’ai été très émue de lire leurs réactions.
Je les remercie de ces textes et dessins que je vous livre avec leur accord. J’ai hâte de les revoir pour commencer l’atelier d’écriture de polars…
J’ai adoré cette lecture. Erika Naville a su nous plonger dans l’univers du livre. Les personnages sont très attachants. J’ai bien aimé la façon dont les chapitres sont coupés. D’une part, l’histoire de Lucie avec plein de rebondissements. D’autre part, le point de vue de Christophe. Cette manière d’écrire permet, je trouve, de toujours avoir envie de lire le prochain chapitre. J’ai aimé l’ambiance des lieux qui sont aussi importants que les personnages : une tourbière, un château, des bois noirs. Il y a beaucoup de suspense. L’intrigue se déroule avec une bonne fluidité, tout en restant imprévisible. Le fait d’avoir beaucoup de révélations à la fin à propos du statut des personnages m’a beaucoup plu. C’est une conclusion surprenante et satisfaisante. C’est un roman policier captivant.
Valentine
La rencontre avec Erika Navilles.
J’ai beaucoup aimé l’avoir rencontrée car c’est ma première rencontre avec une autrice et comme j’adore lire, c’était super intéressant! Le fait qu’elle adore lire, car ça lui procure un sentiment d’évasion me rappelle pourquoi j’adore lire aussi. Ce sentiment d’un autre monde, d’un monde où tout se passe bien pour ma part, et où mes rêves prennent vie.
J’avais peur que les deux heures soient plutôt gênantes […], mais en fait c’était vraiment super riche et loin d’être malaisant. Elle a su répondre à toutes les questions que je me posais. Sans même que j’ai eu besoin de les lui poser. J’ai déjà essayé d’écrire une fois, mais c’est vrai que j’ai très vite abandonné et que je manquais grandement de compétences. Donc quand elle a donné des conseils, j’étais très contente: « les doutes empêchent d’écrire ». Ça m’a beaucoup marquée.
Lina
Originaire de la région d’Auvergne Rhône-Alpes, Erika Navilles est une prof de français au collège, ainsi qu’une autrice ayant écrit Perdue dans les Bois Noirs.
Mais recommençons depuis le début. Erika Navilles est […] intéressée par la lecture depuis petite. Cela était un moyen pour elle de s’évader. Erika aimait énormément écrire, mais ne montrait ses histoires à personne par manque de confiance en [elle]. Au lycée, elle découvrira la littérature, ce qui fera donc grandir son amour pour les livres. Bien plus tard, après avoir eu son bac et être devenue professeure de français, elle commencera à écrire une histoire qu’elle [abandonnera] pendant un moment.
Peu après le confinement, [alors qu’]Erika faisait écrire des histoires à ses élèves, l’un d’eux se questionne et lui demande : « Et vous, madame, vous écrivez? ». Cette simple phrase lui redonne envie de terminer son livre et de le publier. Le roman Perdue dans les Bois Noirs a obtenu le Prix du jury du premier roman de la ville de Mennecy 2024 et est finaliste du Prix Lucien-Gachon 2025.
Erika […] a pris quatre ans pour écrire son livre [qu’elle] relisait dans le métro. Ce livre lui [a demandé] beaucoup de persévérance.
Ce livre mélange autant de fiction que de réel et s’inspire de sa vie. Son inspiration lui est venue lorsqu’elle se baladait dans la forêt. Erika nous a expliqué qu’elle a fait énormément de réécriture sur son roman par manque de confiance en elle. Elle nous a notamment donné un conseil par rapport à cela : « Lorsque vous manquez d’inspiration, écrivez sans lire, lancez-vous, et n’ayez pas de doute ! ».
Mais parlons un peu plus du livre en lui-même. Erika nous a expliqué qu’elle a dû faire beaucoup de recherches pour ses scènes d’autopsie.
Ses passages préférés sont lorsque Lucie s’emporte [et] demande des comptes à son père Christophe. Les personnages qu’elle préfère sont Lucie ainsi que le grand-père. […]. Ce qui est aussi intéressant, c’est qu’Erika Navilles nous explique que nous créons nous-mêmes les messages que contient ce livre […].
Elle nous a dit qu’avant pour elle écrire était un plaisir mais maintenant c’est devenu vital, une [sorte d’] addiction. Voilà tout ce que j’ai appris lors de l’intervention d’Erika Navilles.
J’ai choisi de dessiner la forêt noire car je n’ai pas trouvé d’image à laquelle correspondait celle à laquelle je pense. »
Zineb
Ce roman policier m’a grandement plu. En effet, je ne suis normalement pas très attiré par ce type de roman. Le genre policier n’est pas mon préféré, loin de là, mais ce roman a réussi à me faire apprécier ce type de livres. En effet, même s’il est centré sur une enquête, son intrigue et le côté sentimental du livre m’ont plu.
On peut suivre deux récits à la fois qui se rejoignent à la fin du livre. Ce double récit dynamise l’histoire, ce qui empêche de s’ennuyer. On a envie de continuer à lire pour savoir ce qui se passera lors de notre récit préféré. Mon récit préféré était celui de Lucie. En effet, il était assez poignant et quasiment stressant. On vivait son histoire avec elle. De surcroît, tout est très bien détaillé, les décors, les sons, les personnages et les scènes de crime. Les Bois Noirs donnent vraiment un aspect différent à ce livre. Une atmosphère qui va bien avec l’ambiance policière et tendue.
Les détails sur les scènes de crime montrent bien un travail derrière ceci. La relation père/fille et les histoires de famille concernant Isabelle permettant justement une nouveauté par rapport aux romans policiers habituels. On peut s’identifier aux personnages de Lucie et comprendre celui de Christophe. En guise de conclusion, ce livre a vraiment été une superbe découverte qui m’a donné envie d’en découvrir plus sur les romans avec lesquels j’avais du mal.
Achille
La rencontre avec l’autrice Erika Navilles fut une expérience unique et enrichissante, car nous avons pu découvrir l’être humain qui se cache derrière l’écriture du roman. L’échange avec elle nous a permis de découvrir la source d’inspiration qu’elle a eue au cours d’une simple promenade dans les bois et l’imagination qui s’en est suivi.
À ce moment-là, l’écriture de ce roman est devenu vitale pour l’autrice. [Elle nous a expliqué les différentes étapes et processus d’écriture du livre]. Il fut surprenant d’apprendre que celui-ci s’est finalisé au bout de trois à quatre ans.
Au cours de la discussion, [j’ai découvert que] l’autrice avait des personnages préférés identiques aux miens, comme par exemple la jeune fille de 17 ans qui est le personnage central de l’histoire, Lucie.
Elle nous a fait comprendre qu’il n’y a pas de message dans son livre. C’est à nous de le concevoir contrairement à d’autres livres qui ont des messages.
Nous sommes honorés d’avoir pu faire cette rencontre et lu le premier ouvrage d’Erika Navilles, en attendant le prochain…
Jessy
Grâce à ce livre, j’ai découvert l’art de l’écriture, comment on pouvait faire passer des émotions et en ressentir en utilisant des mots et une ponctuation bien précise. En effet, je trouve qu’Erika Navilles a parfaitement réussi à instaurer un climat d’angoisse, surtout quand Lucie est perdue dans les Bois Noirs. Je me suis vraiment sentie oppressée comme si j’étais Lucie et je trouve ça fou de pouvoir susciter cette impression chez le lecteur seulement en écrivant.
En ce qui concerne l’histoire, j’aime bien le fait qu’on soit dans un sujet « d’actualité » avec le Covid, le confinement et les conséquences de cette épidémie, parce que ça nous permet de pouvoir nous identifier à une période que nous avons tous connue. De plus, je pense que beaucoup de personnes possèdent des proches qui ont été lourdement impactés et diminués par la maladie [comme] Christophe [qui] souffre des revers de celle-ci. [Les lecteurs] peuvent donc facilement comprendre ce personnage et s’y attacher.
Le cadre est très bien décrit et très bien choisi. On se retrouve vraiment plongé dans un village typique du Massif central dans lequel tout le monde se connaît, un peu comme une grande famille. Tout est très réaliste et pas romantisé. Ça permet vraiment de pouvoir se projeter dans l’histoire et ses décors.
Je m’attendais à un roman qui racontait seulement un crime et le dénouement de celui-ci. Mais j’ai été agréablement surprise par le fait qu’il y a vraiment une histoire familiale compliquée avec des rebondissements. Chaque personnage a son histoire, ses liens avec les autres personnages, ses sentiments et la lecture est vraiment fluide.
On s’aperçoit que l’histoire et l’intrigue ont été bien cherchées et bien développées. Rien n’est laissé au hasard. Je trouve que ce livre aborde des sujets modernes réalistes et très importants comme l’éducation d’un adolescent et les relations familiales. On fait vraiment une introspection au sein d’une famille. J’ai adoré le développement de la relation entre Christophe et Lucie et je me suis vraiment identifiée à celle-ci. Je pense que chaque adolescent a déjà vécu cette sensation de se sentir étouffé par ses parents car on les trouve trop protecteurs, lorsqu’ils ne s’inquiètent pour rien ou ne nous laissent pas sortir pour X raisons.
Je trouve que la relation entre Christophe et Lucie est très complexe, parce qu’en fait Christophe souhaitait la protéger et en même temps lui laisser de l’espace, mais en fait, en faisant ça, il l’a juste éloignée de lui, […] en se disant que c’était ce qu’elle souhaitait. De plus, Christophe pense que la protéger se résume à la bombarder de messages ou d’appels, dès qu’il n’a plus de nouvelles. Lucie le dit elle-même : « Des fois j’ai l’impression que j’ai pas le droit d’être triste. Ça te stresse tellement ! » Pour moi, tous les problèmes humains présents dans ce roman se résument à un seul problème. Le manque de COMMUNICATION.
Ce problème est présent dans plus de relations qu’on ne le pense et le fait que le roman le mette en avant je trouve ça génial. Je pense que beaucoup d’adolescents ayant lu ce livre ont ressenti ce que j’ai pu ressentir, la sensation rare d’être comprise, [le fait de] se sentir seul, parce que tes parents pensent qu’il faut te laisser ton espace vital, puis se sentir submerger par leur besoin de constamment te protéger.
J’aime beaucoup le personnage de Christophe, car sous son air de gendarme distant, on découvre quelqu’un de vulnérable, d’angoissé, parfois en proie à certains de ces démons. On découvre aussi un petit garçon qui a perdu sa sœur de manière brutale et soudaine et qui ne s’en est jamais vraiment remis.
Cependant, j’admets avoir été un tout petit peu déçue de la fin, cette vision idyllique d’une grande famille, chaleureuse réunis pour dîner, comme si rien ne s’était passé. Je m’attendais vraiment à un twist en ce qui concerne le meurtrier d’Isabelle, et je suis déçue que les circonstances de sa mort restent inconnues. J’ai aussi trouvé ça dommage que l’on n’ait pas plus d’informations sur le mystérieux homme de la forêt qui a secouru Lucie.
Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, ce sont les détails, la forêt, le petit village, tout est si bien détaillé, décrit que ça nous permet vraiment de visualiser chaque décor du roman, même s’il y a certains mots que je ne connaissais pas.
La rencontre avec Erika Navilles
C’est la première fois que je rencontre l’auteur d’un livre que j’ai lu et j’ai trouvé cela à la fois perturbant et plaisant. J’ai bien aimé qu’on puisse lui poser des questions parce que quand on lit un livre, on a toujours des tas de questions, j’ai été étonnée d’apprendre qu’elle avait pris environ quatre à cinq ans à écrire Perdue dans les Bois-Noirs, je pensais que c’était plus rapide d’écrire un livre, mais après réflexion, étant donné la complexité de l’histoire, cela ne m’étonne pas.
De plus, elle n’a jamais été dans une salle d’autopsie et elle a fait des recherches pour pouvoir en parler dans son livre, pourtant c’est tellement bien détaillé qu’on aurait pu penser qu’elle connaissait le sujet par cœur aussi.
J’ai trouvé ça très intéressant d’apprendre qu’en fait si elle n’avait pas osé publier avant, c’était parce qu’elle se sentait ridicule par rapport aux autres grands écrivains français. Erika Navilles a vraiment été très transparente avec nous à ce sujet, et ça me rassure de me dire qu’une écrivaine avec autant de talent doute aussi parfois comme tout le monde. Comme quoi il faut toujours avoir confiance en soi, parce qu’on peut tous faire des choses extraordinaires.
Je pense que c’est très gentil qu’elle prenne le temps de venir nous voir et qu’on puisse nous aussi écrire notre histoire.
Rose
Ce roman est très captivant. Il nous plonge dans une atmosphère à la fois mystérieuse et oppressante. Mais j’adore ce sentiment. J’aime beaucoup ce que dégage ce livre j’ai l’impression que la nature prend le dessus, je trouve ça génial. Ce récit qui porte sur l’histoire d’une ado qui se perd dans une forêt [où un crime vient d’être commis] est très angoissant. Le style d’Erika Navilles est juste super. Elle sait parfaitement décrire chaque fait et geste de tout le monde, j’ai particulièrement apprécié la manière dont l’autrice regroupe la solitude et le cadre naturel. En revanche, j’aurais aimé que certaines parties de l’histoire soit davantage développées. Cette lecture restera longtemps gravée car elle m’a apporté un plaisir de lire que je n’ai presque jamais eu.
Diane
C’est un roman au premier abord simplement descriptif, ce qui le rend ardu à lire pour les premiers chapitres, mais [quand] l’intrigue [est posée], il devient très accrochant, voire même captivant. Ce qui rend ce roman vraiment intriguant, c’est que tout ce qui est arrivé à Lucie est seulement basé sur un petit incident dont les conséquences prennent une ampleur démesurée. Les personnages aussi retiennent l’attention du fait de leur personnalité et de leur mentalité, [qui sont parfois] presque contraires. Prenons pour exemple Christophe et son père Albert qui bien qu’ils partagent un lien familial ne partagent absolument pas le même point de vue à l’égard de l’éducation d’un enfant, alors que les jeunes parents prennent souvent comme modèle l’éducation qu’ils ont reçu de leurs parents durant leur enfance, même si ici l’exemple est un peu biaisé du fait de l’histoire d’Isabelle, la sœur de Christophe.
Roman
Perdue dans les Bois Noirs est un livre très captivant et mystérieux que j’ai apprécié. Le suspense était présent tout au long du livre […]. Cela m’a donné envie de lire pour connaître la suite. L’ambiance du livre était plutôt inquiétante et angoissante, ce qui ne m’a pas forcément plu, car cela m’a procuré un sentiment de peur et d’angoisse. Mais selon moi, l’auteur a donc bien réussi à développer et décrire les émotions ressenties, ce que j’ai trouvé très intéressant.
Au fur et à mesure de l’œuvre, on en apprend davantage sur l’histoire complexe des personnages. J’ai beaucoup aimé les décors du livre, c’est-à-dire la forêt mystérieuse. Cela m’a aussi rappelé la période du Covid avec les autorisations de sortie, les masques chirurgicaux, le confinement. Pour conclure, Erika Navilles nous plonge dans une histoire pleine de secrets, et elle parvient à nous faire ressentir de nombreuses émotions intenses.
Manon
En apprendre plus sur Erika Navilles
Perdue dans les Bois Noirs
Un étang au milieu des Bois-Noirs. Le corps d’une jeune fille noyée. Un secret familial enfoui depuis plus de trente ans qui remonte à la surface. Face au danger qui rôde, un père et sa fille parviendront-ils à se reconstruire et à se reconnecter?
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