J’écris mon premier roman en CM1, sur un petit cahier Seyes, au crayon de papier, en sautant des lignes. C’est un roman policier avec des adolescents qui enquêtent comme ceux que je lis dans la bibliothèque rose et verte. Style « Le Club des 5 » d’Enid Blyton. « Les Six Compagnons » de Paul-Jacques Bonzon. « Alice » de Caroline Quine.
Je gomme et je rature à la fois. Je fais plusieurs brouillons. Puis je recopie la totalité du roman avec la machine à écrire à ruban que j’ai reçue à Noël. Je ne sais plus si je fais lire ce texte à ma famille ou si je le garde pour moi.
J’ai retrouvé ce cahier en rangeant mes affaires. Au milieu de tous mes autres textes. Je pense que c’est le plus ancien de mes plus longs textes d’enfance.
En voici le début :
« Chaussée de baskets blanches, vêtue d’un anorak sans manches et d’un fuseau rouge et noir, Caroline Anderson se promenait dans son jardin. Vous devez sûrement connaître miss Caroline, c’est une détective étonnante qui prend toutes les enquêtes en main en compagnie de ses fidèles compagnons : Iris très coquette, Fred très sérieux, Danis le blagueur de la bande, Mary sportive et gaie et n’oublions pas la célèbre chienne Laly. »
Je suis émue en relisant ces mots. Les clichés me font sourire. Je me souviens du plaisir que j’ai pris à les écrire. Je suis heureuse d’avoir repris l’écriture de romans policiers.
« J’ai écrit mon premier roman parce que je voulais le lire. »
Toni Morrison
« L’écriture, c’est comme un iceberg, avec un dixième émergé. La partie émergée, c’est le premier roman. Ensuite, il y a le deuxième, le troisième… À chaque roman, on va plus profond. »
Edna O’Brien
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