Ma grand-mère aimait partager ses lectures.
Elle me racontait tous les livres qu’elle lisait. Elle avait un avis très tranché. Sur les personnages qu’elle jugeait comme s’ils avaient été vivants mais aussi sur la manière dont c’était écrit.
Tel auteur n’expliquait pas assez le comportement du personnage. Tel autre donnait plein de petits détails permettant d’imaginer la vie à cette époque ou dans ce milieu.
Ma grand-mère lisait pour découvrir les autres, pour visiter les pays où elle ne pouvait plus aller.
Elle ne se choquait de rien, même face aux scènes de crime les plus horribles.
Je n’avais pas le temps de lire tous les livres dont elle me parlait. Mais elle m’en parlait comme si j’allais les lire.
À la fin de sa vie, quand elle ne pouvait plus se déplacer, la dame de la bibliothèque venait chez elle pour lui amener des livres. Ma grand-mère remplissait pour elle des fiches de lecture complètes.
Elle s’inquiétait de ne plus pouvoir lire un jour à cause de ses yeux qui faiblissaient. Elle est partie avant.
Je regrette ces petits moments de partage avec elle, devant une tarte aux pommes, à l’heure du thé.
« Notre vie est un livre qui s’écrit tout seul. Nous sommes des personnages de roman qui ne comprennent pas toujours bien ce que veut l’auteur. »
Julien Green, Journal
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